L'Epicier de son temps..
Nous y voila.. Les années "Seclin"
- 1950 - "L'épicerie de Papa et Maman.. Seclin"
Marié, père de famille (de moi..) et démobilisé, André (mon père), après avoir travaillé dans la branche (c'est le cas de le dire) arboriculture-horticulture, choisit finalement de retourner vers l'épicerie de Papa et Maman..
Il fera le représentant de commerce.. Classe, avec sa Peugeot 203, non ?
"Représentant en confitures..."
L'épicerie de mon grand père, Pierre Debrabant, épicier, marchand de vins et spiritueux, "de Père en Fils depuis 1896".. (c'était aussi dans le slogan de Papa, on verra ça plus tard....)
Ci-dessous des documents des années 30..
Une photo et des factures..
Mon grand-père, ma grand-mère (l'enfant doit être mon parrain Jean Turbelin) et des factures de l'époque.. (oui, les factures sont au nom des parents de mon parrain, à savoir la sœur jumelle de ma grand-mère, Suzanne et son époux Augustin Turbelin, qui tenaient un bistrot)
Ah.. le Souka.. qu'on recevait par cuves entières (camions-citerne), puis qu'on mettait en fûts ou barriques (la différence ? hein ? moi je sais !).. Si mes souvenirs sont bons, le Souka était un vin d'Algérie .. un bon gros rouge qui tache..
Mais revenons aux années 50.. La cave
- 1951 : "Nanar" - Naissance de mon frère, Bernard, le 16 juin !
(J'ai juste 18 mois..)
Je n'ai hélas pas de photos de mon frère bébé..
En octobre de la même année, naissance de ma cousine Odile, chez mon oncle Michel et ma Tante Jeanne !
La famille s'agrandit !
Puis il y aura Guy, puis Sylvie, plus tard.... (qui n'est pas sur les photos)
Fin des années 50, fin des années d'insouciance..
"..et déconfiture"
- 1958 : décès de mon grand-père paternel.. Pierre Debrabant
La famille Debrabant éclate.. Mon oncle et ma tante quittent Seclin..
Papa reprend seul avec Maman, l'affaire d'épicerie en gros et ouvre un magasin d'épicerie de détail. Ma grand-mère restera avec nous et tiendra la comptabilité et la caisse.. Je m'en souviens de ces soirs où je l'aidais à faire la caisse, compter les billets et les pièces.. Et surtout qu'elle me disait "N'oublies pas de te laver les mains, c'est sale des sous !" 😆
"Debrabant, l'Epicier de son temps" est né ! Premier magasin "libre-service" du coin.. !
- 1959 : "l'épicerie à roulette"..
Un camion magasin, d'abord un "Tube" Citroën, puis des bus aménagés en magasin "libre-service"..
- 1964/1965 : "Bernard dans la cornière"
Mon p'tit frère quitte l'école et choisit de travailler comme apprenti monteur en cornière perforée (chez P.A.I. Profil Acier Idéal à Lille).. plutôt qu'entrer en 6e.. A l'époque on pouvait quitter l'école à 14 ans.. D'où les rayonnages en cornières perforées au magasin, dans les bus libre-service..
- 1965 : "Evelyne se fait des cheveux".. 😉
Mon BEPC en main, je décide de quitter l'école pour devenir apprentie coiffeuse.. Mon père n'était as trop d'accord.. Il me voyait faire de hautes études commerciales.. oui, oui.. HEC.. Ben non.. Ma meilleure copine était apprentie coiffeuse (Coucou Brigitte !). Un coiffeur du salon où elle travaillait s'installait à son compte et cherchait une apprentie.. Allez hop.. J'y vais ! Il m'embauche ! A l'époque il fallait être présenté par les parents.. Finalement, ils n'ont pas dit non.. Me voilà apprentie coiffeuse, à Lille, en 1965.. Puis problèmes de santé.. Et mon "patron" qui doit se séparer d'une de ses deux apprenties.. Ce sera moi.. Fin 1966, j'arrête..
Dans le même temps, en juillet 1965, sur la base aérienne de Lesquin, j'ai rencontré celui qui deviendra mon mari, trois ans plus tard ! 😊..
1967 : Mon père me trouve du travail quelques mois comme secrétaire dans une école de pilotage à l'aéroport de Lille/Lesquin.. Puis je travaille à la comptabilité de l'entreprise paternelle avec ma grand-mère. Parallèlement, je prends des cours de "sténo-dactylo" chez Pigier, à Lille, puis à Douai, en 1968.. Pourquoi Douai ?...
- 1967 : "Papy, c'est fini"..
Le 24 Octobre 1967, à Wagnonville (Douai), décès de mon grand-père maternel, Pierre Victor Jovenet.. Il a tout juste 59 ans.. Accident de carabine ou suicide.. on ne saura jamais.. En tous cas, moi, je ne saurai jamais.. J'ai 17 ans, c'est une histoire de "grands".. (Et plus personne pour m'en dire plus maintenant..)
Anecdote : Je résous à l'instant une énigme. Dans son manuscrit plus haut, mon père a écrit "Sylvie des Trois Ormes".. Je ne sais pas de quoi il s'agit. Par curiosité, là, à l'instant, ce vendredi 28 octobre 2022 où je suis en train d'écrire ce billet, je me dis "tiens je vais voir si il y a quelque chose à ce sujet sur Google".. Bingo ! Je découvre qu'il s'agit d'une série (à l'époque on disait "un feuilleton") qui se passe dans le domaine de l'agriculture et qui parle de l'avenir d'une ferme..
Voilà, au décès de Papy Jovenet, Mamy se retrouve, avec son beau-frère Augustin et mon arrière-grand-mère Jovenet, à la tête de l'exploitation horticole.. et donc Papa, dont c'est le métier d'origine.. réfléchit.. et envisage de "sauver Wagnonville". Puis l'épicerie va moins bien avec l'arrivée des "Auchan", "Carrefour", "Leclerc", etc.. Mon oncle Michel est revenu à Seclin et travaille à l'épicerie.. donc.. un choix sera fait.. Michel reprendra l'épicerie.
- 1968 : "Sauver Wagnonville"
Papa et Maman.. Papa porte la blouse qu'il portait au magasin à Seclin..
Je pense que cette photo date de la période "entre deux".. où il est entre l'épicerie à Seclin et l'entreprise d'horticulture de Wagnonville (Douai)..
"Des couronnes et des croix" parce qu'on y fait de la production florale, pour les clients fleuristes, et pour le magasin de fleurs.. qu'ils allaient acquérir.. à Dorignies.. On en a fait des couronnes et des croix de fleurs..
Je reviendrai sûrement sur la période "L'épicier de son Temps".. Entre le magasin et l'aéroport de Lesquin et son amour pour l'aviation qu'il fait partager à ses clients ! (et à toute la famille..)
Sur le manuscrit, il a écrit "Toute ma vie, j'ai rêvé...". Non il n'a pas rêvé d'être une hôtesse de l'air, mais de piloter.. et il l'a fait..
Et retour à Wagnonville..
La suite au prochain numéro !